The Last Tea Shop – Jour 6

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une boulangère, bruine persistante, épuisée Ce jour-là, une bruine enveloppait tout d'une fine couche d'eau. L'atmosphère était grise et maussade. Des journées qui invitaient à la dépression. C'est alors qu'apparut un nouveau visiteur. C'était une femme, dans la force de l'âge. Son tablier était couvert de ce qui semblait être de la farine, transformée en petits amas de pâtes par l'eau présente dans l'air. Elle était peut-être boulangère. Son visage et ses cheveux trempés lui donnaient un air las. Elle s'assit lourdement au comptoir et poussa un long soupir de soulagement. Thé «gumboot» Je commençai la préparation de mon thé «gumboot» et lui demandai si elle avait pu terminer tout ce qu'elle souhaitait. « Pas du tout, me répondit-elle. J'avais une famille à élever, un commerce à tenir et à laisser à mes enfants. Vous savez, j'étais seule. Mon mari, cet idiot d'ivrogne, est tombé dans la mer un soir de beuverie. Il n'est jamais remonté. J'ai élevé mes enfants seule depuis... mais ils sont encore trop jeunes.» Je lui servis alors le thé et elle commença à boire. La fatigue, qui se lisait sur son visage depuis qu'elle était arrivée, se fit plus discrète et la boulangère se redressa. « Il semble que vous connaissiez le messager qui est passé l'autre jour ? lançai-je. — Un jeune messager dites-vous ? Il s'agissait sans doute de mon jeune frère. Il était venu nous rendre visite avant de repartir pour la capitale. On m'a dit qu'il avait disparu dans une forêt sinistre. Je l'ai pleuré, vous savez ! Mais seulement le soir, seule dans ma chambre, quand les enfants étaient au lit. » Elle continua de siroter son thé, semblant repousser le moment de partir. « Avez-vous peur ? lui demandai-je. — Pas vraiment, dit-elle. Mais j'aurais aimé guider mes enfants encore un peu. La vie n'est pas simple pour nous autres. Ils sont encore si jeunes... Mais je sais que ma sœur prendra soin d'eux. Elle est bonne et son mari est à la tête d'une petite flotte de trois bateaux de pêche. Ils s'en sortiront ! finit-elle sans que je sache de qui elle parlait. — Sans doute. » Elle hocha la tête, termina son thé, me remercia et se dirigea vers la porte. Quand elle franchit le seuil, elle semblait plus déterminée à poursuivre sa route avec un peu moins de regrets qu'en arrivant dans mon échoppe.